Le Hobbit: la Bataille des Cinq Armées

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Réalisé par Peter Jackson, avec Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom, …

Ma note :  ☆ ☆

Peter Jackson conclut sa fresque gigantesque tolkienienne avec ce dernier opus des aventures de Bilbon Sacquet. L’occasion de revenir sur cette dernière trilogie, et plus particulièrement sur ce dernier film, qui a eu la lourde tâche de succéder au Seigneur des Anneaux. La comparaison avec le Seigneur des Anneaux pourrait sembler de mise, mais on va essayer de traiter ces deux oeuvres à part et de se concentrer seulement sur le Hobbit.

Le Hobbit suit donc le parcours de Bilbon Sacquet, hobbit de la Comté, chargé d’aider une troupe de Nain, emmenée par l’héritier au trône Thorin, à récupérer leur royaume, leur forteresse et leur trésor légendaire. Ce dernier est en effet précieusement gardé depuis des années par le dragon Smaug, qui tue quiconque essaie de le voler. Ce dernier film voit le dragon Smaug attaquer le village de Bourg-du-Lac après l’attaque des nains et se faire tuer. La mort de Smaug suscite les convoitises et cinq armées vont alors s’affronter pour récupérer le trésor nain : les hommes de Bourg-du-Lac, les Elfes de Grand’Peur, les gobelins, les Wargs et les nains.

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Ce dernier opus voit donc la mise en place et la conclusion d’une bataille épique et dantesque. Visuellement, comme dans les autres films, Peter Jackson a fait des prouesses, tant au niveau des maquillages, des costumes, des décors que des cascades (on se rappellera notamment des diverses cascades de Legolas toutes plus extraordinaires les unes que les autres). Les scènes d’action, qui font près de la moitié du film, sont réellement jubilatoires, et c’est un véritable spectacle et plaisir visuel qui s’offre au spectateur.

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Malheureusement, outre ces scènes de bataille très divertissantes et dignes du grand spectacle auquel nous a habitués Peter Jackson, le film est assez pauvre sur les autres plans, narratif et scénaristique plus spécialement. Heureusement que la Bataille dure un peu plus de la moitié du film, cela permet d’éviter au spectateur de tomber dans l’ennui. Mais en comparaison du final à mon sens grandiose qu’était Le Retour du Roi, celui-ci reste scénaristiquement faible, on peut se surprendre à s’ennuyer lors des scènes précédant la grande bataille. Est-ce réellement la faute du scénario ? Je pense plutôt que cela est dû aux problèmes de narration, de découpes qui sont elles-mêmes les conséquences d’un choix de distribution purement marketing. En effet, les fans de l’oeuvre de Tolkien sauront que le roman Bilbo le Hobbit est relativement court, 287 pages seulement. Découper cela en trois films relève d’un véritable travail d’orfèvre. De grosses longueurs se font sentir, notamment lors des deux premiers opus. Ce qui se répercute sur le plan narratif dans le troisième volet. Le film s’ouvre sur vingt minutes où Bard tue le dragon Smaug (rappelons que l’avant-dernier film s’était conclu sur l’arrivée du dragon au village de Bourg-du-Lac), avant d’enchaîner sur les conséquences de cette mort et la Bataille des Cinq Armées. Le problème reste qu’on ne perçoit pas le lien narratif de ces deux événements. Si l’on comprend la transition du point de vue marketing (susciter l’attente du spectateur à la fin du deuxième volet), esthétiquement et scénaristiquement, elle est injustifiée et l’on ressent au contraire une impression de discontinuité. Suite à cela, des discussions interminables sur les stratégies des différentes armées, chacun tente d’éviter une guerre inéluctable. Malheureusement, tout cela est trop long, perd l’intérêt du spectateur, et l’on retrouve la lenteur caractéristique des deux premiers films (il faut bien faire trois films des 287 pages, ce qui suppose un délayage inévitable !). Notons cependant, toujours du point de vue narratif, que Peter Jackson a fait des efforts notables pour relier la fin de cette trilogie au début du Seigneur des Anneaux, ce qui est agréable. Il semblerait également qu’il y ait des dérives par rapport au livre originale, mais ne l’ayant pas lu moi-même, je m’abstiendrai de commenter à ce niveau.

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Ce film est donc un très bon divertissement, cela ne fait pas de doute, mais cela n’en fait pas un très bon film pour autant. La trilogie complète comporte de véritables scènes presque d’anthologie (le chant des nains, les énigmes de Gollum, la bataille dans les tonneaux contre les elfes, et certains moments de cette grande bataille finale), mais ce n’est à mon sens malheureusement pas assez pour en faire une trilogie saisissante.

New York Melody (Begin Again)

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Réalisé par John Carney, avec Keira Knightley, Mark Ruffalo, Adam Levine,…

Ma note:☆ ☆ ☆, 5

Après Once, le réalisateur John Carney nous livre un second film pour les amoureux de la musique et des âmes en peine. New York Melody (ou Begin Again dans sa version originale) décrit la rencontre entre Gretta, une jeune compositrice qui ne se remet pas de sa rupture avec son petit-ami rockstar, et Dan, un producteur alcoolique nostalgique de sa gloire passée à la recherche du talent brut. Au détour d’une chanson et d’une avenue new-yorkaise, ils vont se rencontrer, et décider de vivre leurs rêves en chanson.

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Ce film prend très rapidement l’allure d’une comédie romantique classique, dans laquelle deux âmes esseulées écrasées par le poids de la vie se rencontrent et tomberaient amoureuses. Et pourtant, le film dévie spontanément de cette trajectoire toute tracée pour proposer une oeuvre à la fois authentique, légère et simple. Les seules histoires d’amour décrites dans ce film sont celles de l’amour déçu de Gretta, de l’amour compliqué de Dan pour sa fille… mais surtout leur histoire d’amour avec la musique et New York. John Carney marrie en effet une photographie d’un New York brut, d’un New York qui vit et qui grouille dans toute son authenticité et sa brutalité, avec une bande originale acidulée teintée d’une certaine mélancolie et d’une certaine fragilité qui sied parfaitement à l’histoire de ces deux personnages qui reprennent pieds ensemble. À coup de philosophie musicale de la part des deux personnages, on se retrouve bercés et emportés par leurs rêves de musique. De plus New York Melody est l’occasion de proposer une certaine critique de l’industrie musicale, une industrie vénale qui recherche le profit davantage que le talent et, qui transforme les artistes en performer ce qui leur fait perdre leur authenticité.

392119.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxCe film décrit avec une certaine retenue et une certaine pudeur le parcours de ces deux personnages, tous deux au pied du mur au début du film et qui, grâce à leur influence mutuelle, leur amitié et la musique, vont réussir à reprendre goût à leur vie et chasser leurs vieux démons. C’est peut-être un peu stéréotypé par moments, un peu niais par moment, mais ça reste efficace. Ce film réussit à mettre de bonne humeur tout en laissant planer une certaine mélancolie dont les personnages ne se débarrasseront pas définitivement.

Un film positif et léger donc, sans prétention aucune, mais qui suffit à retrouver le sourire, la tête pleine à craquer de mélodies.

A écouter: la bande originale du film, incluant :

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