Jack et la mécanique du coeur

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De Mathias Malzieu et Stephane Berla, avec Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade.

Ma note:  ☆ ☆ ☆ ,5

Jack est un garçon né le jour le plus froid du monde, et se retrouve ainsi avec le coeur gelé, remplacé par une horloge mécanique S’il touche ses aiguilles, se met en colère ou tombe amoureux, l’horloge déraille et il risque de mourir. Pourtant, il rencontre Miss Acacia et en tombe amoureux, et malgré les embuches et les obstacles qui se présentent sur son chemin, il décide de prendre le risque, de tenter l’aventure et de poursuivre la jeune fille jusqu’en Andalousie pour lui déclarer son amour.

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Qu’on se le dise, ce dessin animé n’est pas destiné aux enfants. Trop sérieux, trop psyché surtout, trop sombre. C’est presque comme si Disney avait adapté la petite sirène en suivant l’histoire écrite par Andersen. Avec des enfants, ça passe peut-être difficilement, ils ne comprendront peut-être pas toutes les métaphores dont regorge le film. À plusieurs moments, je me suis retrouvée à trouver le film lugubre, violent, sombre (lors de la chanson de Jack l’éventreur par exemple, ou lors de la fin du film) sans être vulgaire ni violent. Moi-même en tant qu’adulte, j’ai par moments trouvé le film cruel dans ses rebondissements et très dur (donc très différent des dessins animés habituels, notamment dans son dénouement).

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Ce qui n’en fait pas un mauvais film loin, très loin de là, car sa véritable force, c’est sa poésie. C’est davantage un film qui s’adresse aux adultes, racontant les péripéties d’une histoire d’amour sans faux-semblants ni illusions, avec beaucoup d’intelligence et un certain réalisme qui contraste avec l’esthétique burlesque et folle de l’image. Tout est métaphore, toute idée est stylisée et esthétisée, rendant le propos du film intéressant et intelligent tout en exploitant les ressources infinies qu’offre le septième art. Je pense que le dessin animé était en effet le format le plus adapté pour raconter cette histoire car il donne une véritable liberté visuelle sans tomber dans l’outrancier ou l’absurde. Les dessins sont d’une grande beauté (les personnages ressemblent à des poupées russes) et le tout sontorchestrés avec beaucoup de poésie, rappelant l’univers de Tim Burton. Le scénario ne cherche pas à tomber dans certaines facilités dues au genre et ressemble davantage à un conte musical animé, tant dans la beauté de l’image que dans l’intelligence de l’histoire. Les deux se rejoignent, le visuel sert le message et le message offre des possibilités visuelles qui sont peu souvent exploitées dans les dessins animés (les hommages au cinéma sont d’ailleurs notables, rien qu’avec les clins d’oeil faits à George Melies ou aux frères Lumières).

C’est un très bon dessin animé, un très bon film. Un peu psychédélique, très poétique et esthétique, on tombe véritablement sous le charme de l’univers singulier de Dionysos.

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